Indices chimiques des acides aminés limitants des principales protéines.
L'indice chimique est égal à la quantité de l'acide aminé le plus limitant dans la protéine alimentaire, exprimé en pourcentage de ce même acide aminé présent dans la combinaison-type.
Indices fondés sur la comparaison des besoins moyens en acides aminés essentiels de la truite are-en-ciel et de la carpe commune (Ogino, 1980). Les besoins moyens en AAE (exprimés en pourcentage des AAE totaux) sont les suivants thréonine 10.6 valine 9.5, méthionine 5.4; eystine 2.7; isoleucine 7.5; leucine 13.5; phénylalanine 9.5; tyrosine 6.5; lysine 16.8 histidine 4.8 arginine 11.6 et tryptophane 1.7
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THR
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Lupin jaune
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Met
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Carthame
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Lys
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Noix de palme
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Lys
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Besoins alimentaires des carpes |
Les éléments intervenants dans l'alimentation des carpes
Quelques connaissances en biologie et biochimie s’avèrent nécessaires si on veut essayer de s’y retrouver dans la multitude de recettes et d’ingrédients qui vous sont proposés. C’est du moins la démarche que nous vous proposons de suivre dans ce chapitre. Avant d’essayer de vous éclairer sur les principaux composants, qui font ou pas, la qualité d'une bouillette.
Les carpes sont des animaux à sang froid c'est à dire que la température de leur corps varie en fonction de la température externe.
Le métabolisme et l'activité de l'organisme des carpes dépendent intimement de la température de l’eau dans laquelle elles stationnent.
En été, lorsqu'il fait chaud, le métabolisme est à plein régime, le poisson est plus actif, il grandit et se reproduit, ce qui nécessite beaucoup d'énergie; apportée par les lipides essentiellement et un peu par les carbohydrates (glucides des farine végétales) mais aussi d’éléments structurels en quantité pour fabriquer les nouveaux tissus et c’est dans les protéines que le poisson les trouvera.
Le régime alimentaire des poissons
On peut diviser en trois catégories les régimes alimentaires des poissons dans leur milieu naturel: carnivore, herbivore et omnivore.
La carpe est un carnivore à tendance omnivore. Elle n’a pas a proprement parler d’estomac et la longueur du tube digestif est lié principalement a l’alimentation. Chez tous les herbivores monogastriques (et pas seulement chez les poissons), on rencontre un intestin long et volumineux qui permet l'installation d'une flore microbienne importante. Cette population microbienne digère les glucides et la cellulose des végétaux, au profit de l'herbivore.
La carpe miroir à un intestin court qui ne lui permet pas d’assimiler complètement les Hydrates de carbones (glucides), il reste toutefois un peu plus long que celui des communes et peut en présence permanente de glucide s’adapter et s’allonger.
Son meilleur schéma d'alimentation est : peu mais souvent afin d'entretenir cette population microbienne.
Nos poissons ont besoin de certaines teneurs en protéines, glucides, lipides, vitamines et minéraux dans leur alimentation pour assurer leur survie et leur développement. Les taux de ces différents nutriments (ou aliments simples) sont variables selon le régime alimentaire.
En milieu pauvre, un poisson peut accepter une nourriture inadaptée (faute de mieux), mais à long terme celle-ci est néfaste pour sa santé et se traduit par diverses dégénérescences ou modification de sa morphologie.
Les besoins en énergie
Ils sont relativement faible chez le poisson. Les poissons étant hétérothermes (leur température interne est variable), ils ont des besoins moins importants que les mammifères et proportionnels à la température de l'eau. Leur forme hydrodynamique permet une importante économie pendant les déplacements. Dans la nature, les poissons sont confrontés à une alimentation très pauvre en énergie. Ils se sont adaptés en recherchant inlassablement leur nourriture.
Les protéines (ou protides)
Elles se rencontrent essentiellement dans les denrées d'origine animale. Le poisson étant surtout constitué de protéines, il a un besoin impératif de celles-ci pour assurer un cycle de reconstitution et de croissance protéique. Toutefois, au-dessus d'un certain seuil d’assimilation (environs 40%), les protéines en excès sont gaspillées.
Lorsque l'on parle de protéine, il faut prendre en compte la valeur biologique; c'est à dire l'efficacité et la teneur en acides aminés essentiels. La farine de poisson ou l’albumine constituent de très bons ingrédients car ils ont une grande valeur biologique due à la très bonne proportion de leurs acides aminés essentiels (AAE).
La teneur en protéine d'un mix ou d'une bouillette n'est pas représentative de sa qualité !
Ce qui compte c'est uniquement la partie assimilable.
Les lipides (ou graisse)
C'est la source d'énergie par excellence car leur métabolisme est extrêmement efficace chez les poissons.
Les teneurs en lipides ne doivent donc pas être excessives sous peine de complications très graves comme la mort du poisson à la suite d'une dégénérescence graisseuse du foie. Les lipides permettent d'économiser l'utilisation des protéines dans la production d'énergie. Ils doivent provenir de végétaux ou de farine de poisson pour contenir suffisamment d'acides gras essentiels (acides gras insaturés). Mais ils s'oxydent facilement au contact de l'air en donnant des composés toxiques (odeur de rance). On veillera à ne pas stocker l'aliment trop longtemps. Enfin, les lipides sont le support des vitamines liposolubles.
Les glucides (ou hydrates de carbone)
C'est la composante principale des farines végétales.
Ils sont rares dans l'écosystème aquatique et ne sont pas nécessaires pour les poissons. Seuls les carrassins ont la flore microbienne intestinale suffisamment développée pour les digérer. Un carnivore comme la carpe ne peut que partiellement les utiliser, et l'excès constitue une source de problèmes pour la santé du poisson qui a des tendances diabétique avec une glycémie extrêmement longue liée à un gros retard de son organisme à produire de l’insuline.
La carpe ne possède pas le matériel intestinal nécessaire à la digestion complète des céréales car son organisme a du mal a produire assez d'amylase. C'est malheureusement la constituante principale des bouillettes du commerce qui se disent digestes.
La cellulose (les fibres)
C'est un constituant des parois végétales. Elle n'est digérée que par les herbivores. Mais sa présence favorise et régule le transit intestinal, même chez les carnivores. Un aliment trop fin ou avec peu de cellulose provoque de graves problèmes digestifs.
Comme elles ne sont pas digérées l'élimination des enveloppes des graines ou leur broyage fin améliorera la digestion de leur contenu.
Les vitamines
Elles sont indispensables pour le bon fonctionnement de tous les organismes. Les besoins exacts sont connus uniquement sur les espèces à forte valeur ajoutée (truite saumon bar…).
Les vitamines peuvent être divisées en deux groupes:
Les vitamines liposolubles, qui se trouvent dans les lipides, et les vitamines hydrosolubles, qui s'échappent de l'aliment en présence d'eau.
Pour les vitamines liposolubles, les carences sont extrêmement rares à condition d'avoir un aliment contenant suffisamment de lipides.Mais le problème est tout autre pour les vitamines hydrosolubles.Ces vitamines sont alors perdues pour les poissons. Les carences en vitamines se manifestent par des symptômes divers: diminution de la résistance aux maladies, apathie, dérèglement hormonal et métabolique, diminution de la fécondité et de la croissance, mortalité.
Minéraux et oligo-éléments
Les poissons sont capables de prélever directement dans l'eau les minéraux nécessaires à leur besoin. A l'inverse, la nourriture vivante est souvent carencée en minéraux et oligo-éléments. Il faut absolument en tenir compte dans une eau peu minéralisée.
Les acides aminés
On peut les scinder en deux catégories les indispensables et les autres.
Les indispensables sont ceux qui ne peuvent pas etre synthétisés par l'organisme.
Il faut donc qu'ils soient apportés par l'alimentation et ils participent a l'assimilation des autres.
En cas de manque de l'un d'entre eux c'est tout le processus d'assimilation qui est rompu et tous ceux qui sont excédentaires sont perdu pour l'alimentation. L'ensemble devient indigeste et ne profite pas.
Les protéines qui sont constituées par une chaîne d'acides aminés sont les substances les plus nombreuses que l’on trouve dans le corps (après l'eau, bien sur). Les protéines rentrent dans l'assemblage de tous les composants de l’organisme : on les trouve dans les muscles et les tissus, mais aussi les enzymes, les hormones, le sang et les anticorps. Les protéines sont à la fois les matières premières et les pièces détachées du corps. Il les utilise pour s’auto-réparer et, comme source d’énergie. Après avoir été assimilées et synthétisées par le corps, les protéines libèrent de l’urée et de l’ammoniaque, deux substances toxiques qui doivent être traitées et éliminées par le foie et les branchies. Plus il y a de protéines, plus ces organes sont sollicités, parfois jusqu'à la défaillance. Les protéines sont elles-mêmes constituées de molécules appelées acides aminés. Les acides aminés sont ce qu'il reste des protéines après la digestion et ces éléments sont suffisamment petits pour traverser la paroie intestinale afin de passer dans le sang.
On connaît jusqu'à 24 acides aminés constituants des protéines. Dix d’entre eux (différents de ceux des humains) sont dits "essentiels" car ils ne peuvent pas être fabriqués par l’organisme des poissons et doivent donc être apportés par l’alimentation.
Les dix acides aminés essentiels sont:
Arginine, isoleucine, leucine, lysine, méthionine, phénylalanine, histidine, thréonine, tryptophane, valine. Pour que la synthèse des protéines soit complète, celles-ci doivent contenir simultanément au cours d'une même phase alimentaire et dans les bonnes proportions les 10 acides aminés essentiels. Si l’un seulement de ces éléments est absent ou s’il est largement moins présent que nécessaire, la synthèse des protéines s’en trouve perturbée. C’est pour cette raison que l’on considère souvent la cystéine et la tyrosine comme essentiels car ils ne sont synthétisé par les carpes si et seulement si la méthionine et la phénylalanine sont présents en quantité suffisante. On peut aussi ajouter la taurine car elle est synthétisée par l'organisme, à partir de la cystéine, qui elle-même est synthétisée à partir de la méthionine (encore). De plus ce processus nécessite l'intervention de nombreuses vitamines : C, B1, B5, B8 et B9, ce qui explique que sa production est souvent insuffisante, soit 13 acides aminés essentiels pour la carpe. Les protéines qui contiennent ces acides aminés essentiels dans les proportions idéales sont dites " complètes ". Les autres protéines sont dites "incomplètes". C’est en combinant des aliments à protéines incomplètes avec des aliments à protéines complètes et des AAE libres purs qu'on peut optimiser l’apport des acides aminés essentiels et donc la digestion ce qui induit l'assimilation, l'intérêt pour le poisson et sa dépendance pour cette nourriture facile.
NB/ On ne peut malheureusement pas utiliser les tables de l'alimentation humaine pour effectuer ces combinaisons car les besoins en proportion et les AA essentiels sont différents de ceux des carpes.
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Indices chimiques des acides aminés limitants des principales protéines.
L'indice chimique est égal à la quantité de l'acide aminé le plus limitant dans la protéine alimentaire, exprimé en pourcentage de ce même acide aminé présent dans la combinaison-type.
Indices fondés sur la comparaison des besoins moyens en acides aminés essentiels de la truite et la carpe commune (Ogino, 1980). Les besoins moyens en AAE (exprimés en pourcentage des AAE totaux) sont les suivants thréonine 10.6 valine 9.5, méthionine 5.4; cystine 2.7; isoleucine 7.5; leucine 13.5; phénylalanine 9.5; tyrosine 6.5; lysine 16.8 histidine 4.8 arginine 11.6 et tryptophane 1.7
Denrées
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THR
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VAL
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MET
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ISO
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AAE limitants
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Pois chiches
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104
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Met
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Lupin jaune
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Met
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Haricots de Lima
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Haricots
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Carthame
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Lys
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Noix de palme
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|
113
|
94
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133
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95
|
89
|
72
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78
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98
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Lys
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Graines de coton
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117
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Lys
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tournesol
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124
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83
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104
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119
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Lys
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Graines de lin
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122
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93
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111
|
90
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105
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100
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Lys
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sésame
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98
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105
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86
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114
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Lys
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Noix de coco
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96
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115
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112
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95
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92
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123
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Lys
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Arachides
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99
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133
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117
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100
|
107
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117
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|
100
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196
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Met
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Graines de colza
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93
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118
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83
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70
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113
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Cys
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Fèves de soja
|
74
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101
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Met
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Pommes de terre
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89
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Spiruline
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Levure sèche
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Thr
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Chair de poisson
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Farine de hareng
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Thr
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Farine poissons
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81
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81
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Thr
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protéines poisson
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83
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Cys
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Poisson liquefié
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Try
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Farine crevettes
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83
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97
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His
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Farine de viande
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Farine de sang
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81
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141
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132
|
123
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80
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71
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87
|
134
|
112
|
Tyr
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Plume hydrolysé
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91
|
164
|
|
289
|
131
|
124
|
78
|
86
|
|
|
147
|
76
|
Met
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Farine de vers
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107
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99
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106
|
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112
|
124
|
84
|
108
|
79
|
125
|
98
|
82
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Cys
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Larves mouches
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75
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103
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72
|
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96
|
90
|
128
|
218
|
77
|
127
|
82
|
147
|
Cys
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Source FAO
Les protéines ingérées sont dégradées par la digestion en acides aminés. Ces acides aminés (AA) sont ensuite absorbés au niveau de l'intestin pour passer dans le sang et enfin pouvoir etre pour être utilisés par l'organisme.
Il est nécessaire que ces AA soient présents dans une proportion convenable (proche de 100) pour que l'ensemble des protéines ingérées puissent être utilisées. Par exemple si un acide aminé essentiel n'est présent qu'à 50% de la valeur de référence, 50 % des protéines ingérées seront inutilisables et devront être éliminées sous forme de déchets. Les protéines inutiles gênent donc la digestion et ralentissent la prise alimentaire.
On comprend mieux au vu de ce tableau que les assemblages de farines devront tenir compte des acides aminés qui limitent l'assimilation pour améliorer cette dernière.
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Les ingrédients
La liste des ingrédients que nous allons détailler n'est pas exhaustive, tant il y a d'éléments qui peuvent constituer une bouillette.
Leurs compositions peuvent aussi varier d'un fournisseur à l'autre sans qu'aucune différence ne soit visible.
En avant propos il semble utile de préciser que le taux de protéine d'une bouillette n'est pas l'élément le plus important.
Les carpes on besoin idéalement pour leur croissance d'un taux de protéines compris entre 25 et 40% tout ce qui sera au dessus de cette valeur sera inutile car non assimilable et donc perdu.
Dans ce taux de protéine il y a une valeur qui n'est rarement (jamais) exprimée c'est le taux de protéines assimilables pour la carpe. Au mieux il est indiqué celui utilisé en alimentation humaine qui n'est malheureusement pas utilisable. Il n'est donc pas important de se focaliser sur cette valeur sans avoir préalablement calculé les indices chimiques comme ci-dessus. Pour donner un exemple le soja qui avoisine les 40% de protéines n'aura que 8% d'assimilable et encore en oubliant les phytohormones et les anti trypsine qu'il contient.
Les protéines de lait
Durant les années 80 elles représentaient la majorité des formulations de bouillettes.
Elles ont toujours un intérêt grâce à leurs propriétés mécaniques particulières et leur taux en protéines (acide aminés) et leur aide à la digestion.
Le principal problème à leur utilisation reste le prix relativement élevé dans le commerce de détail.
La caséine Rennet
Cette farine obtenue par adjonction de présure conserve toutes les caractéristiques du lait au niveau des vitamines et minéraux.
Elle est intéressante pour sa valeur nutritive élevée et sa capacité à rendre les billes plus dure.
Taux de protéine proche de 90%, PH neutre.
Dosage maxi conseillé 20%
La caséine acide
Obtenue par adjonction d’acide, elle est insoluble et relativement indigeste. Elle permet d’obtenir des billes très dures dans les granulométries les plus fines (mesh 90)
Taux de protéine proche de 95%, PH 4.
Dosage maxi conseillé 20%
Caseinates de sodium
Farine particulièrement légère, très utilisée dans les mix pour bouillettes flottante.
Taux de protéine proche de 95%.
Dosage maxi conseillé 50%
Caseinates de calcium
Farine très soluble qui reste un des attractants reconnu dans les billes.
Taux de protéine proche de 95%.
Dosage maxi conseillé 20%.
Lait pour veaux
Ce genre de lait pour animaux contient une grosse part de lait en poudre (30 à 60%) des céréales, des lactalbumines qui comme les albumines d’œuf servent aussi de liant.
Odeur crémeuse très agréable c’est encore une farine soluble qui trouvera une utilisation dans tous les mix.
Taux de protéine proche de 30%.
Dosage conseillé de 10 à 20%.
Les farines végétales
Elles sont indispensables à la confection des bouillettes pour assurer la cohésion et la tenue dans l'eau mais ne devraient pas dépasser 50% des constituants d'un mix.
Les carpes feront toutefois une bonne utilisation d'une partie des protéines végétales qui leur évitent de cataboliser des protéines animales pour leur fonctions métaboliques primaires.
Semoule de blé extra fine
Composant incontournable dans un mix pour ses qualités de liant après cuisson par les ramifications qu’elle opère dans une bouillette.
Cette farine de faible coût a une faible teneur en protéine (env. 10%).
Elle est riche en glucides (80%) et possède un profil en acide aminé qui la rend rapidement digeste.
Dosage maxi conseillé 50%
La semoule de maïs
La polenta est peu collante au roulage elle a presque les même avantages que la semoule de blé et durcit bien les appâts. Dosage maxi conseillé 30%
Farine de blé
Comme la semoule elle sert de liants aux mix qui manquent de cohésion.
Ne pas dépasser 20% sous peine de rendre la bille caoutchouteuse.
Gluten de blé
Composant collant du blé, son utilisation est lié a la confection de bouillettes qui doivent rester longtemps dans l’eau.
C’est une farine assez digeste contrairement à ce que l’on pourrait croire.
Ne pas dépasser 10% sous peine de rendre les billes trop étanches.
Germe de blé
Farine du germe de cette graine, elle possède une teneur en AA très importante ainsi qu’une bonne proportion en vitamines et minéraux essentiels aux réactions enzymatiques.
C’est une aide précieuse à la digestion des farines végétale chez la carpe.
Taux de protéine proche de 30%.
Dosage maxi conseillé 20%.
Farine de maïs
Farine économique très utilisé dans la confection des bouillettes pour ses qualités de durcisseur mais faiblement collante.
Taux de protéine d’environs 15%.
Dosage maxi conseillé 30%.
Gaude de maïs
La même avec une très bonne odeur bien plus agréable et plus importante. Elle possède de bonnes capacités de liant.
Jaune de hollande
Mélange de protéines du mais au fort pouvoir collant qui représente une bonne alternative.
Dosage maxi conseillé 30%
Farine de soja gras
Encore un farine très utilisée pour ses qualités de liant indéniables.
Elle possède un taux de protéines proche de 40% de bon lipides et minéraux. Malheureusement elle est faiblement digeste car elle n’est pas débarrassée de ses facteurs antinutritionnels. Elle marque fortement la bille par son odeur végétale.
Dosage maxi conseillé 10%.
Farine de soja toasté
La même a qui on a fait subir un traitement à la chaleur qui lui supprime ses principaux inconvénients d’amertume et de digestion en lui donnant une bonne odeur de noisette.
Le plus connu est le Nurupan.
Dosage maxi conseillé 30%.
Isolat de soja
Farine proche de 90% de protéines utile pour rehausser la valeur d’un mix car bien plus digeste. Elle possède également un fort pouvoir collant et durcissant.
Dosage maxi conseillé 10%.
Farine de chènevis
Certainement la meilleure farine à incorporer dans un mix, grillée ou neutre. Elle possède tous les acides aminés essentiels aux besoins des carpes. Beaucoup de bons lipides (35%) comme les acides gras omégas 3 et 6 dans les bonnes proportions ainsi des acides à longue chaîne.
Un taux de protéines proche de 20%.
Dosage maxi conseillé 20%
Farine de noix tigrée
Farine peu protéinée (moins de 10%) avec une grosse teneur en lipide (30%) et en sucre. Utilisée principalement dans les mix hivers pour sa rapidité de transit, elle peut trouver sa place dans un mix pour ses qualités attractives liées à sa teneur en acide aminés.
Bonne qualité mécanique dans un mix.
Dosage maxi conseillé 20%
Farine d’arachide
Nature ou grillée elle donne du goût et de l’odeur à l’appât et reste très attractive pour les mêmes raisons que la noix tigrée. Cette farine très grasse avec 35% de lipide est très nutritive (40% de protéines) mais peu digeste à cause de son profil déséquilibré en AA. On l’utilisera donc avec des farines qui complètent son profil afin d’en tirer le meilleur.
Dosage maxi conseillé 25%
Farine de coprah
Encore une farine avec un profil très proche, tirée de la noix de coco.
Donne une odeur très intéressante à l’appât.
Dosage maxi conseillé 20%.
Farine de noix
Farine foncée très grasse a haut pouvoir collant qui donne une très bonne odeur aux appâts. Son profil en AA et sa forte teneur en lipide en fait une farine gavante qui gagne à être associée a des farines qui en contiennent peu.
Dosage maxi conseillé 25%.
Farine de fève
Encore une farine gavante mais pour son taux de protéines proche de 35% associé a un mauvais profil en AA. Elle est très fine et collante mais prend très bien les colorants.
Farine de Feverolles
Farine proche avec un profil mieux équilibré et 30% de protéines, son principal intéret réside dans les alcaloïdes qu'elle contient qui la rende très attractive mais qui limitent son emploi à 15% du mix.
Farine de poix chiche
Farine très fine et très collante qui possède de nombreux minéraux, un taux de protéine élevé pour une farine végétale mais avec un bon profil qui la rende digeste.
Dosage maxi conseillé 20%
Farine d’avoine
Excellente farine un peu oubliée avec une teneur en acide aminé très élevé, ainsi qu’un pouvoir hypocholestérolémiant utile dans les appâts un peu gras. Elle contient des fibres solubles très intéressantes pour la digestion des cyprinidés.
Farine de PV1
Farine brune composé d’avoine, d’orge et de luzerne assemblée à la mélasse. Utile quand le mix a besoin de colle. Très attractive sur les poissons grâce au sucre simple et une digestibilité liée à son très bon profil.
Dosage maxi conseillé 15%.
Farine de citrouille
Farine collante riche en caroténoïdes et en vitamines (C). bien équilibré et riche en minéraux. Participe bien au transit intestinal. Elle possède également la particularité de contenir un élément qui favorise l'élimination de l'amoniac et permet donc une reprise alimentaire plus rapide.
Farine de riz
Farine lourde très riche en amidon qui permet une bonne liaison des billes après cuisson.
Dosage maxi conseillé 15% sous peine de craqueler les billes au séchage.
Les farines de poissons
Ce sont les farines les plus adaptées à la nourriture des poissons qui ne cherchent qu’à reconstituer leurs propres protéines.
Elles sont des teneurs en protéines relativement élevées, comprennent les acides gras essentiels indispensables aux poissons.
Elles ont par contre souvent un faible pouvoir liant, une solubilité partielle et une facilité à s’oxyder qui ne permet pas de stocker trop longtemps ce genre de farines.
Farine de saumon
Farine très connue pour son odeur caractéristique. Très attractive, elle est très digeste et riche en oméga 3. Elle possède un bon pouvoir liant lié à sa finesse.
Taux de protéine proche de 65%.
Dosage maxi conseillé 30%
Farine de poisson blanc
Farine très courante possédant un taux de protéines de l’ordre de 60%.
Dosage maxi 35%
Farine de poisson bleu
Sardine, anchois et maquereaux la compose. Sa teneur en huile est plus importante que celle des autres farines et cela facilite son roulage.
Son odeur reconnaissable marque bien les bouillettes.
Dosage maxi conseillé 30%
Farine de krill
Cette farine possède un profil hors du commun et sa très grande richesse en AA n’est pas étrangère à son attractivité sur tous les poissons.
De couleur orangée due à ses caroténoïdes elle possède une odeur caractéristique qui participe à son appétence.
Suivant les fournisseurs et au % de carapaces qui se trouvent avec la farine vous pourrez l’incorporer aux mix jusqu'à 30%
Farine de calamar
Farine de différentes couleurs en fonction des espèces et des procédés ayant servis à sa fabrication. Elle a un des plus gros taux de protéines avec environs 85%. Elle reste malgré tout très digeste et est aussi attractive que le krill.
Dosage maxi conseillé 20%
Farine d’écrevisse, de crabe et de homard
Peu présentes ou très chères, ces farines qui ne présentent pas de profil nutritif particulièrement intéressant se révèlent très attractives sur les poissons, grâce a leur composés volatils.
Dosages maxi conseillé 10%
Farine LT
Il s’agit d’un procédé de séchage à basse température qui sauvegarde la richesse du produit des agressions de la chaleur sur les composés fragiles.
On n’utilise que la chair de poisson frais dans ces farines. Elle est ensuite séchée dans des tunnels ou la température ne dépasse pas 70°.
Elles sont très solubles et constituent les meilleures farines à incorporer dans un mix poissons pour leur qualité d’assimilation.
Farine de crevette
Très intéressante et donne une très bonne odeur
De couleur rose cette farine très légère permet de faire flotter les billes qui en contiennent plus de 10%.
Farine de thon
C’est avec celle de hareng la plus soluble des farines de poisson. Elle dégage une odeur puissante et singulière qui permet de démarquer les bouillettes qui en contiennent.
Dosage maxi conseillé 30%
Les birds foods
Terme générique sous lequel se regroupe les nourritures pour oiseaux. Il se fait souvent un amalgame entre de simples graines broyées et les pâtées de concours très bien élaborées pour être digestes et renforcer la couleur, le plumage et les défenses immunitaires des volatiles.
Ces dernières sont les seules dignes d’intérêt car elles sont toutes supplémentées en méthionine pour renforcer le plumage or cet acide aminé conditionne l’assimilation des glucides avec la lysine qui est également supplémentée dans tous ces bird food.
Le robin red
Autant commencer par le plus célèbre depuis de nombreuses années et qui est à l’origine de l’engouement pour les bird food.
Colore toutes les billes en rouge.
Teneur en protéine proche de 20%.
Dosage maxi conseillé 20%.
Le sluis C.L.O
Sûrement le plus intéressant des bird food après le RR.
Mélange jaune et gras qui contient de l’huile de foie de morue qui est aussi un grand attractant pour carpe et à qui il doit son pouvoir nutritif.
Taux de protéines proche de 25% très riche en vitamines et minéraux.
Le nectarblend
Jaune également il contient une pâtée aux œufs, du miel et des Niger.
Cet assemblage riche en protéines (25%) s’accorde bien aux mix sucrés et fruités mais peut rentrer dans la composition de bien d’autres.
Le red factor
La même base a laquelle on a adjoint des caroténoïdes et les vitamines qui vont souvent avec.
S’utilise à hauteur de 30% maxi dans un mix.
Le PTX
Il est lui de couleur sombre qu’il doit à la mélasse et à la viande.
Le mélange de graine lui confère beaucoup de vitamines et il culmine avec un taux de protéines proche des 30%.
Le Prostecto
On trouve un mélange particulier d’insectes qui apportent une touche originale dans un mix ainsi qu’un profil différents qui devient complémentaires des autres bird food. Il contient aussi du miel et des lipides en bonne quantité.
Taux de protéines proche de 25%.
Dosage maxi 30%
A noter qu’en dehors du RR on peut trouver l’équivalent chez Cédé ou Orlux à des prix bien plus abordables en ayant les mêmes qualités nutritionnelles mais sans la légende.
Les autres farines
La farine de viande
De nouveau disponible pour l’alimentation des animaux non destinés à l’alimentation humaine, elle à l’avantage de présenter un profil similaire a la chaire des carpes. Les études en aquaculture notent une amélioration de l’appétence et de la prise alimentaire lors de l’adjonction de cette farine dans les aliments. Farine peu collante.
Dosage maxi conseillé 20%
La farine de volaille
Une autre alternative aux farines de poisson avec un très bon profil alimentaire.
Farine peu collante de plus de 70% de protéines digestes.
Dosage maxi conseillé 20%
La farine de sang
Avec un taux de protéines de l'ordre de 90%, cette farine excédentaire en lysine rééquilibre bien les farines végétales qui en sont systématiquement déficitaire. Elle contient des albumines qui renforcent le coté liant et qui participent à sa grande solubilité et digestibilité. Elle colore toutes les billes en marron foncé.
Dosage maxi conseillé 10% sous peine de provoquer des diarrhées.
La farine cocon de vers a soie
Cette farine foncée à l’odeur particulière possède un très fort taux de protéines (65%). Elle peut se joindre indifféremment aux mix carnés ou fruités.
Mais sont intérêt principal réside dans les enzymes qui sont contenues dans cette farine qui aident à la fixation du calcium et participent à la digestion ainsi qu'a l'épuration du système vasculaire.
La farine de coquille d’huitre
Cette farine lourde permet d’voir des bouillettes très dures et lourdes. Elle contient tous les oligos éléments nécessaires à la carpe, une grande quantité d’iode et aide à la digestion.
La farine d’algues
Comme celle d’huitre elle contient aussi nombres d’oligos éléments mais surtout elle contient des diastases qui sont une sorte d’enzyme qui permet la dégradation des protéines en éléments plus petits comme les acides aminés.
Dosage maxi conseillé 20%
La farine de foie
C’est une farine si complète qu’elle intéresse tous les animaux.
Elle est particulièrement riche de tous les nutriments essentiels et bien d'autres. Elle participe de manière très active à l’appétence d’un appât aussi bien en pré ingestion qu’en post ingestion.
Dosage maxi conseillé 20%
La spiruline
Moins utilisée que par le passé cette farine d’algue unicellulaire affiche un taux de protéine de l’ordre de 70%. Elle colore en vert les appâts qui en contiennent 5% .Elle nécessite d’être cuite à basse température pour bénéficier de tous ses formidables pouvoirs attractants.
Dosage maxi conseillé 10%
La levure de bière
Stimulant alimentaire qui contient toutes les vitamines. Dans les version revivifiables elle participe à améliorer la digestion, dans les versions mortes elle forme un excélent complément alimentaire.
Dosage maxi conseillé 10%
Farine de plume hydrolysée
Son utilisation est liée à sa très forte teneur protéines de l'ordre de 80% mais son profil déséquilibré en cystéine l’oblige à n’être qu’un complément qui devra etre rééquilibré pour etre digeste.
Dosage maxi conseillé 10%
Farine d’arrête de poisson
Encore un farine pleine d’oligos éléments et de minéraux. Elle permet d’obtenir une belle texture aux mix et les durcit après cuisson.
Son apport en collagène de poisson la rend très addictive.
Dosage maxi conseillé 10%
La farine de vers tébo
Source de protéines très assimilable proche des 80%.
Dosage maxi conseillé 10%
Farine de vers
Autorisée aux USA comme complément de protéines dans les steaks, cette farine présente un taux de protéines très élevé et très digeste. Sa très grosse proportion d'acide glutamique la rend très attractante.
C''est une des très rares farine a etre exédentaire en lysine et méthionine.
Dosage maxi conseillé 10%
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Les parfums et arômes
Ce chapitre sera court car pour que ce soit bien clair pour tout le monde, les parfums prennent bien plus de pêcheurs que de carpes.
Le principal rôle d’un arôme est de marquer gustativement et olfactivement un appât.
Si le gustatif est facile à obtenir avec des farines, du sel, du sucre, des épices… l’olfactif est plus subjectif.
En effet les carpistes jugent un parfum avec leur sens humain dans l’air pour un produit censé agir dans l’eau sur l’odorat de poissons à sang froid.
Pour que ce pseudo test soit objectif il faudrait déjà se débarrasser des notions d’anthropomorphisme très présentes, des effets de mode, des on dit et de toute la propagande publicitaire, bref c’est pas gagné.
Alors que ce cache t’il derrière des parfums à la mode comme l’ananas, le coco, le crabe, le Cranberry, le green zing… Juste des molécules qui stimulent le cerveau des carpes par l’intermédiaire de son odorat directement raccordé au cerveau (voir biologie de la carpe) et des nombreux neurorécepteurs de son corps.
La majorité d’entre elles stimulent les carpes à remonter vers la source d’émission, d’autres à se mettre en phase alimentaire, d’autres à manger plus….
Les pêcheurs les plus perspicaces ont pu se rendre compte à l’analyse de leurs résultats de l’intérêt d’utiliser certains arômes.
Jusqu’ici pas de vrai problèmes, plutôt une solution simpliste, seulement suivant la construction des arômes les molécules intéressantes sont soit en faible quantité, soit absentes ce qui fait que d’un fournisseur à l’autre les effets intéressants ne sont pas les mêmes, voir totalement absents.
De plus comme elles sont contenues en quantité infinitésimales dans les parfums afin obtenir une odeur précise, leur action se trouve limité par leur concentration.
Chez Dépendance Baits nous considérons qu’il est préférable d’utiliser directement ces molécules afin de maitriser les concentrations nécessaires à obtenir la meilleure réponse des carpes.
Le résultat n’est pas forcément flatteur aux narines humaines mais c’est celles des carpes qui comptent.
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les extraits et les épices
Tous les épices présentent un intérêt dans l' assimilation des aliments.
Habituellement seuls les AA libres ou des peptides passent dans le sang à travers l'intestin.
Les épices ont la particularité d'aider à faire passer à travers la parois intestinale des éléments plus gros et donc de faciliter la digestion.
Ils augmentent aussi le métabolisme : les effets induis sont liés à la libération de l’histamine : vasodilatation, augmentation du rythme cardiaque, contraction des fibres musculaires lisses.
Comme le métabolisme des poissons est exclusivement dépendant de la température de l'eau, l'élévation ne passera pas inaperçue.
Ceux qui contiennent le plus de principe actif sont l'ail, le poivre, le piment, le gingembre, le curcuma, le carvi, le fenouil, le fenugrec, la coriandre, la cannelle, l'anis....
Le poisson n'a pas la sensation du piquant (comme les oiseaux) mais l'ail a une action très marqué sur les neurotransmetteurs comme la capsaicine et cela explique sa perception plus importante que d'autre épices, mais il a en plus une action sur différents organes qui augmentent son intérêt + des acides aminés, une action fongique, épuratrice....
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Liens et PDF sur l'alimentation, la digestion, le gout et les attractants pour carpes.
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Biologie de la carpe et son histoire
Les êtres vivants sont classés en fonction de leurs parentés et de leurs principales caractéristiques (morphologie, anatomie...). On attribue la première classification à Aristote, il y a plus de 2300 ans. C’est le naturaliste suédois Carl Von Linné qui a fait universellement prévaloir, au milieu du XVIIIe siècle, la classification par genre et espèce dans les sciences naturelles. Pour la branche des poissons il a adopté la classification issue des recherches de Pierre Ardeti. Chaque poisson a donc un premier nom générique commençant par une majuscule et un second spécifique désignant l’espèce commençant par une minuscule : pour la carpe Cyprinus carpio.
L'origine
Les carpes sont originaires d’Asie, d’une zone allant du bassin de la Mer Noire aux provinces méridionales de la Chine. Kirpichnikov distingue quatre variétés géographiques :
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Cyprinus carpio carpio : Asie Mineure et régions bordant la mer Noire (Caucase…)
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Cyprinus carpio aralensis (Spiczakow,1935):Asie centrale, mer d’Aral
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Cyprinus carpio haematopterus (Temmick & Schlegel,1846): Chine, bassin du fleuve Amour, Japon
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Cyprinus carpio viridiviolaceus (Lacepède, 1803): nord Vietnam, Chine
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Les variétés de carpes
Dans la classification, une espèce regroupe les individus qui se reproduisent naturellement entre eux. Les espèces sont décrites en s’appuyant sur les critères morphologiques : nombre de rayons des nageoires, nombre d’écailles le long de la ligne latérale... Pour la carpe on peut lire : D III-IV/15-22 ; A III/5-6 ; l.l. 33-40 ce qui signifie que la nageoire dorsale (D) comporte 3 ou 4 rayons durs et 15 à 22 rayons mous ou rameux, la nageoire anale (A) 3 rayons durs et 5 ou 6 mous, que le nombre d’écailles le long de la ligne latérale (l.l.) est compris dans une fourchette de 33 à 40. Cependant, même en poussant l’analyse en comptant le nombre de vertèbres (34 à 38), voire le nombre de chromosomes (49 à 52) il subsiste des variantes morphologiques au sein d’une même espèce. Pour la carpe il y a quelques 1500 variétés ou sous-espèces, souvent géographiques.
tableau 1 : exemple de variantes morphologiques (selon Kirpichnikov)
souche
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Dorsale
|
Anale
|
Ventrales
|
Pelviennes
|
l.l.
|
sauvage
|
III/19 (21)
|
III/ 6
|
II/ 9
|
I/ 6
|
38
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lausitz
|
III/20
|
III/ 5
|
II/ 8
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I/ 7
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37
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L'écaillage
On distingue quatre grands types d’écaillage. Ces variations sont génétiques. Elles résultent des combinaisons possibles de deux gènes présents sur deux chromosomes différents, S (initiale de Scaly = à écaille) et N (pour Nude = nue) .
les carpes communes (SSnn et Ssnn)
C’est l’écaillage originel de la souche sauvage, à savoir un corps entièrement recouvert d’écailles cycloïdes impeccablement alignées.
les carpes miroirs (ssnn)
En Allemagne, Bohème, Tchécoslovaquie, l’élevage, le hasard des croisements ou les sélections font apparaître une nouvelle variété appelée Cyprinus Rexcyprinorum (Bloch, 1782) puis Cyprinus carpio specularis (Lacepède, 1803). Le corps des carpes miroirs est parsemé de façon assez aléatoire de quelques dizaines d’écailles. Parfois cette disposition est plus particulière comme pour les " tartes aux pommes " (fully-scaled en anglais) au corps entièrement recouvert de grosses écailles.
les carpes linéaires (SSNn et SsNn)
Les écailles sont concentrées le long de la ligne latérale sur une, voire deux rangées. Les scientifiques, pour des raisons génétiques, en font une variété à part entière alors que les pêcheurs les classent encore souvent avec les miroirs.
les carpes cuirs (SsNn)
Les Cyprinus nudus (Bloch,1784) puis Cyprinus carpio coriaceus (Lacepède, 1803) n’ont pas d’écaille, exceptées parfois deux ou trois à la base de la dorsale ou de la caudale.
Les formes
Un paramètre retenu pour classifier les variétés de carpes est le rapport entre la longueur et la hauteur de sont corps.
Tableau 2 : classification selon WALTER
carpes à dos plat
|
carpes à dos large
|
carpes à dos élevé
|
3< L/H <3.6
|
2.6< L/H <3
|
2< L/H <2.6
|
les carpes à dos plat ou large
Ce sont des variétés proches de la souche sauvage telles Cyprinus carpio carpio en Europe de l’est et Cyprinus carpio haematopterus en Asie de l’est. Les souches hongroises ou Autrichiennes Cyprinus carpio hungaricus (Heckel, 1836) ont par exemple un rapport L/H de 3.5 à 4. Cette particularité leur vaudra par la suite le nom de Cyprinus carpio elongatus (Walecki, 1863). On distingua même en Italie une forme encore plus longue au rapport supérieur à 4 : Cyprinus carpio régina (Bonaparte, 1836).
les carpes à dos élevé
Cyprinus carpio elatus (Bonaparte, 1836), à l’image de la race Aischgrund, a une tête courte suivie d’une nuque forte, bossue. La ligne du dos est arrondie et le ventre est plat à mi-arrondi. Les carpes du lac du DER en sont un exemple typique.
Tableau 3: souches et morphologie
souche
|
L/H
|
corps
|
var. écaillage
|
caudale
|
sauvage
|
3.5 à 4
|
long et peu large
|
commune
|
fourchue et lobes pointus
|
galicienne
|
2.5 à 3
|
haut et large
|
toutes
|
large et lobes arrondis
|
aischgrund
|
2
|
haut et bossu
|
miroir ou cuir
|
|
bohémienne
|
2
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très haut et large
|
cuir
|
|
L'histoire de la carpe remonte à la nuit des temps. Elle commence pas très loin du pays des mille et une nuits, quelque part en Asie mineure, entre les régions bordant la mer Noire et les provinces méridionales de Chine. Puis, très certainement à la période post-glaciaire lorsque les bassins des grandes rivières (Rhin, Danube, Dniepr, Volga…) se réunissent, elle se propage à l’Europe centrale. La carpe partage depuis son histoire avec celle des hommes. Elle le suit du nord de la méditerranée jusqu'au pays du soleil levant, empruntant ou laissant au passage un peu à la mythologie avant de se lancer à la conquête de l’ouest à l’ère du christianisme.
Quelle est la part du mythe et celle de la réalité? Peu importe, car c’est aussi ça la part du rêve.
On sait que les Chinois élèvent les carpes depuis longtemps. Fan Li écrit en 475 av. J.-C. que depuis 2689 avant notre ère l’élevage des carpes est associé en Chine à celui des vers à soie, les premières se nourrissant des déjections des seconds. Cette technique quelque peu modifiée à encore cours de nos jours en Chine puisque les effluents des porcheries sont directement déversés dans les étangs pour rentrer dans la chaîne alimentaire. Les techniques évoquées par Fan Li ont donc survécu au temps et correspondent à une certaine réalité scientifique. Certains autres passages sont plus difficiles à comprendre. Il conseilla par exemple la technique suivante au Roi Wei du Royaume de Qi : au mois de février empoissonner un étang comportant 9 îles et 8 vallées (????) avec 20 carpes pleines d’œufs et 4 mâles, au mois d’avril introduire une tortue (????), deux au mois de juin et enfin 3 en août… Pourquoi des tortues ? Fan Li raconte que lorsqu’il y a 360 poissons dans l’étang le dragon vient les chercher, mais que s’il y a des tortues, ils ne s’envoleront pas. Un conseil tout de même à ceux qui comprendraient de travers et qui seraient aussi tentés d’introduire des tortues : vérifiez avant de quel côté est la tête…
Un autre mythe est né dans la vallée du fleuve Jaune (Huang he), berceau de la civilisation Chinoise. Les carpes, seuls poissons capables d’en remonter les chutes symbolisaient force et puissance. La légende raconte que les plus puissantes, celles qui arrivaient effectivement à remonter les cascades du fleuve tumultueux, se transformaient alors en dragon. A ce titre le grand philosophe chinois Confucius (v.555-v.479 av. J.-C.) reçu à la naissance de son fils, une carpe en cadeau du roi Shoko de Ro. L'origine du nom que Confucius aurait donné à son fils (K'ung Li) viendrait de là…
Les koïs (" carpes " en japonais) descendent de cette variété de carpe commune noire élevée en Chine et en Asie orientale bien avant le début de notre ère par Fan Li : la carpe Magoï. différents ouvrages sur les koïs s’accordent à dire que le premier écrit à relater des variations grises et rouges serait le traité chinois " Yogyokyo ". Là où les avis divergent c’est que les uns le date de 533 avant J.-C. et les autres de 533 après J.-C.. Ce qui est plus sûr c’est que la carpe Magoï arrivera au Japon avec les invasions chinoises (vers 200 avant J.-C.). Etre propriétaire de koï restera longtemps l’apanage de la noblesse japonaise, le peuple se contentant tout bonnement de la grande majorité moins colorée… comme complément du riz. On retrouve en effet trace de l’élevage des carpes au XVIIe siècle dans le petit village de Yamakoshi go proche de Niigata sur la côte nord ouest d’Honshu. Les premières véritables mutations chromatiques rouge, blanche et jaune clair dateraient en fait du début du XIXe siècle alors que les croisements avec des carpes miroirs (apparue en Europe centrale vers la fin du XVIIIe siècle) donnent de nouvelles variétés vers 1910. Il existe actuellement 13 familles et plus de 100 variétés de colorations codifiées.
La peau
La peau de la carpe est formée de deux couches: l’épiderme (couche superficielle) et le derme (couche profonde).
L’épiderme contient les glandes génératrices de mucus. Ce lubrifiant favorise l’hydrodynamisme tout en isolant le poisson de l’eau et de ses agents infectieux. Il convient par conséquent de protéger au maximum ce mucus lors des manipulations, tout simplement en mouillant le tapis de réception par exemple et en arrosant le poisson plutôt que l’essuyer. L’épiderme recèle également les neuromastes, sorte de récepteurs sensoriels dont nous reparlerons par ailleurs.
Le derme, renferme les nerfs et les vaisseaux sanguins. Les écailles cycloïdes des carpes résultent d’une ossification du derme sous-jacent ou corion. Une très mince assise d’os repose sur une sorte de "contreplaqué" fait de fibrilles de collagène. Ces écailles, fines et souples, se chevauchent d’avant en arrière comme des tuiles (écaille vient d'ailleurs du germanique "skalja" : tuile). Elles grandissent en fonction de la nourriture disponible au rythme des saisons. Leur étude, la scalimétrie, permet d’estimer l’âge des poissons. Les cernes sombres (ou circuli) correspondent à une stabilité ou une perte de poids généralement due à une période froide (hivers) et les plus claires à un gain de poids (l’été). Une écaille sans strie, plus claire, masque une blessure passée, la perte d’une écaille qu’il a fallu remplacer au plus tôt. Sachant que certains poissons ne grossissent pas pendant plusieurs années, la scalimétrie peut parfois sous estimer l’âge des poissons étudiés. Citons l'exemple de la célèbre " Clarissa ", commune de 20kg prise par Richard Walker en 1952, issue d’un peuplement en 1932 et morte au zoo de Londres en 1971 (donc à 39 ans). L’étude scalimétrique menée post mortem ne lui donnera que 14 ans ! En fait son poids avait chuté durant sa captivité de 20 à 11.700 kg, ce qui ne pouvait pas être lu sur ses écailles. Même si on pense que la longévité maximale peut atteindre 70 voire 80 ans ("Raspberry" avec ses 69 ans en 2001 était la plus vieille carpe connue de Grande Bretagne), une carpe de vingt ou trente ans n’en reste pas moins une vieille carpe qu’il convient de manipuler avec d’autant plus de précautions.
La coloration des poissons
Les carpes les plus colorées sont sans aucun doute les koïs, lointaines descendantes japonaises de carpes communes, obtenues à force de croisements et de sélections rigoureuses. Les mêmes pigments (jaunes, rouges, oranges, noirs ou blancs) sont contenus dans les chromatophores du derme des autres carpes. Les robes à dominante jaune-orangé sont dues à des pigments de nature caroténoïde d’origine alimentaire (xanthophores et érythrophores). Les peaux brunes, les plus courantes, contiennent de la mélanine (mélanophores) tandis que les peaux blanches ou argentées sont riches en cristaux de guanine (guanophores). Les carpes vivant sur des fonds sombres ont la partie dorsale plutôt brune et la partie ventrale claire. La teinte d’un même individu peut néanmoins varier (pour des raisons diverses et variées liées à la température par exemple) suite à la dispersion ou à la concentration de ces pigments dans les chromatophores et principalement dans les mélanophores.
Les muscles
La masse musculaire du poisson est liée au bilan azoté du régime alimentaire. Elle représente plus de 60% du poids corporel. Le muscle puise son énergie dans ses propres réserves de glycogène. Schématiquement, si l’apport fourni par le milieu (benthos, zooplancton, nourriture artificielle etc.) est juste suffisant pour satisfaire les besoins métaboliques, il n’y a ni perte ni prise de poids. Si l’apport est excédentaire il y a augmentation de la masse musculaire, dans le cas contraire il y a amaigrissement.
Le squelette
La carpe possède, comme quelques 20 750 autres espèces de poissons, un squelette dit osseux par opposition au squelette cartilagineux des lamproies, esturgeons, raies et autres requins.
1- crâne ; 2 - premières vertèbres soudées entre elles - osselets de Weber ; 3 - corps des vertèbres formant la colonne ; 4 - éléments de soutien (ptérygophores) de la dorsale ; 5 - rayon dur denté de la dorsale ; 6, 8 - apophyses supérieure et inférieure des vertèbres ; 7 - nageoire caudale ; 9 - nageoire anale ; 10 - côtes ; 11- os soutenant les pelviennes ; 12 - os soutenant les pectorales ; 13 - opercules. (source "Poissons" aux éditions Gründ)
La carpe possède donc sept nageoires : une dorsale , deux pectorales reliées à la base du crâne, deux pelviennes en région ventrale, une anale et une caudale de forme homocerque (deux lobes assez symétriques). De toutes, c’est essentiellement la caudale qui assume la fonction locomotrice. Les pectorales servent à freiner et à changer de direction voire à reculer. Les ventrales, la dorsale et l’anale concourent à maintenir l’équilibre vertical.
L'arrêt du développement des os du crâne est à l'origine de la malformation des carpes mopses.
La vessie natatoire
C’est une évagination, une protubérance du tube digestif (avec lequel elle reste liée chez les Cyprinidés). Elle joue un peu le même rôle que les ballasts des sous-marins en réglant la profondeur d’immersion en fonction du volume de gaz contenu. Les carpes possèdent l’équivalent de deux vessies natatoires. Celles des carpes proches de la souche sauvages sont de taille identique. Chez les autres la première vessie natatoire, située le plus près de l’œsophage, est deux à trois fois plus petite que la deuxième.
LE SYSTEME RESPIRATOIRE
Chez la majorité des poissons les branchies constituent l’organe de la respiration. La carpe avec ses huit branchies n’échappe pas à cette règle. Chacune est supportée par un os solide : l’arc branchial. Cet arc est affublé d’aspérités appelées branchiospines. Les branchiospines sont disposées en forme de peignes sur deux rangs, un interne, un externe, s’interpénétrant avec les branchiospines des arcs voisins. Un tel tamis sert à filtrer l’eau de ses impuretés protégeant ainsi les lamelles respiratoires. Les lamelles font passer l’oxygène dissout de l’eau vers le sang de ses vaisseaux capillaires et inversement rejettent le gaz carbonique et l’essentiel des déchets azotés sous forme d’ammoniac (5 à 10 fois plus que par les reins).
Le mécanisme de circulation de l’eau est on ne peut plus simple. Une fois la bouche ouverte, le plancher buccal s’affaisse et la cavité s’emplit d’eau. La bouche se referme, puis le plancher en se soulevant refoule l’eau vers les branchies. L’eau s’échappe enfin par les opercules (ouïes) et un nouveau cycle reprend.
La bouche
La présence d’un petit os (le kinéthmoïde) permet à la bouche de la carpe d’être protractile : ses lèvres avancent ce qui lui permet de ramasser, voire tester, les plus gros aliments. Pour les particules plus fines elle aspire un volume d’eau puis fait le tri en recrachant les composants indésirables (sable, gravier...). Elle peut aussi "peigner " l’eau avec ses branchiospines et en extraire les grandes formes de zooplancton (2 mm et plus).
En fonction de leur environnement (fonds et sources de nourriture disponibles), les carpes pourront avoir soit des lèvres très dures, soit au contraire des bouches moins charnues et plus fragiles. Cette particularité mérite d’être prise en compte dans le choix des hameçons, dans le poids des montages auto ferrant, et dans la tactique de combat entre autre ; dans un cas ce sera pour bien piquer dans les lèvres dures et dans l’autre pour éviter de décrocher (pour ne pas dire déchirer) des lèvres fragiles.
Les dents de la mémère
Si ses mâchoires sont édentées, la carpe possède en revanche au fond de la bouche, au niveau du pharynx, des dents formées par les os supportant les branchies.
Les communes et les miroirs ont trois rangées de dents. Le nombre de dents par rangée sur chaque os est généralement de 1-1-3 et plus rarement de 1-2-3. Les cuirs et les linéaires peuvent ne posséder que deux, voire une seule rangée de dents. Ces dents pharyngiennes ressemblent à des molaires et permettent de broyer les aliments les plus durs contre une lame cornée appelée "meule" ou "plaque masticatrice" placée en face vers le haut. A titre de comparaison, et pour relativiser la dureté d’un appât, une mâchoire humaine est sept fois moins puissante (une dizaine de kilo au cm2).
L'intestin
Aussi étonnant que cela puisse sembler, la carpe n’a pas morphologiquement parlant d’estomac, tout au plus un renflement appelé "bulbe". Tout son système digestif repose donc sur le travail d’un long intestin qui mesure de deux à trois fois la longueur du corps. De la bouche l’œsophage plonge donc tout droit dans l’intestin où se poursuit le voyage de votre boilie mastiquée en bouillie grossière. Les aliments sont d’abord attaqués par les enzymes pancréatiques dont le rôle est de recouper cette bouillie de macromolécules en fragments plus petits encore. Les enzymes intestinales prennent le relais en hydrolysant ces fragments de macromolécules, c’est à dire les dipeptides en acides aminés et en peptides (2 à 4 résidus), les disaccharides (maltose principalement) en glucose directement absorbable. Ces fines molécules peuvent alors passer à travers la paroi de l’intestin et se retrouver dans le sang à destination du foie. Les éléments nutritifs seront distribués à tout l’organisme. Quant aux éléments non assimilés restés dans l’intestin, ils se retrouveront au fond de l’eau... ou de votre sac de conservation. La durée de la digestion est très variable, elle peut durer selon l’aliment et la température de l’eau de 2h à 12h (20°c) voire même 48 heures (à 15°).
Le foie
Sous le vocable de foie nous regrouperons les tissus hépatiques (foie) et pancréatiques (pancréas) très liés chez la carpe.
Placé sur le trajet du sang provenant de l’intestin, le foie commande tout l’apport alimentaire des organes. Il doit délivrer un courant incessant d’énergie sous forme de glucose. Pour cela il métabolise, préférentiellement à partir d’acides aminés, du glycogène. Le glycogène constitue des réserves contenant jusqu’à 30 mille unités de glucose ! Le foie assure la synthèse des acides gras ainsi que le stockage des vitamines et des minéraux. Il joue un rôle important de détoxication (grâce à la bile) en éliminant beaucoup de déchets inutiles voire nuisibles.
Sous l’action du tissu pancréatique différentes enzymes (trypsine, chymotrypsine, lipase et à un degré moindre amylase) sont déversées en amont du bulbe, via un petit tuyau : le canal cholédoque. Ces enzymes sont d’autant plus efficaces que la température et le pH augmentent. L’activité optimum des enzymes tourne autour d’un pH de 8, ceci expliquant peut-être (en partie du moins) la présence de gros poissons dans les eaux basiques. De toute façon, dans tous les cas le foie contribue à l’augmentation du pH en déversant sa bile dans l’intestin.
Les reins
Les poissons osseux sont ammoniotèles, c’est à dire qu’ils éliminent l’azote sous forme d’ammoniaque (NH4+) et ce via les branchies (5 à 10 fois plus que par les reins). L’élimination des déchets métaboliques se fait au niveau des branchies (25%) ainsi que des organes excréteurs sensu stricto (75%). Un rein primitif (mésonéphros) est situé sous la colonne vertébrale, les déchets sont éliminés par l’uretère directement à l’extérieur (les carpes n’ont donc pas de vessie).
Le système sanguin
Le ventricule du cœur envoie le sang vers les branchies situées à proximité immédiate. Ainsi oxygéné et débarrassé du gaz carbonique, le sang est récupéré par l’aorte commune puis redistribué par des ramifications dans tout l’organisme. La tête est vascularisée de façon autonome par les carotides. En plus de ce rôle de transporteur d’oxygène, il livre également les différents éléments nutritifs aux organes avant de les débarrasser de leurs déchets. Le sang est à son tour épuré par les reins grâce à un enchevêtrement de vaisseaux capillaires et de petits canaux urinaires. Les reins se trouvent en partie dorsale. Le sang retourne à l’oreillette du cœur par le système veineux.
reproduction et croissance
Dans les régions tempérées les carpes sont matures entre deux et quatre ans.
L'ovogenèse
L’ovogenèse est directement et doublement liée à la température. Elle nécessite d’une part 1000 degrés jours pour la "fabrication" des œufs. D’autre part la température doit être stabilisée sur plusieurs jours à une vingtaine de degrés pour la maturation finale des œufs (110 degrés jours). Même si ces deux conditions peuvent être réunies en mars dans certaines régions, elles le sont plus fréquemment en mai-juin et peuvent parfois le rester plus longtemps occasionnant alors une deuxième voire une troisième fraye.
Les femelles produisent entre 100 000 et 250 000 œufs par kilo. Il arrive que tous les œufs, même matures, ne soient pas émis lors du frai. En règle générale cela a peu de conséquence et le reliquat est résorbé. Plus rarement il constitue un bouchon qui bloque toute nouvelle ponte. La prise de poids qui s’en suit est importante et peut atteindre 50% de la masse corporelle. Cette masse d’œufs peut s’avérer dangereuse voire mortelle pour la carpe. Soit l’intestin est compressé et le poisson meurt d’inanition, soit le ventre finit par éclater. Le fait que les œufs compriment l’intestin, même en situation normale, peut contribuer à expliquer le manque d’appétit de ces dames à l’approche du frai... et leur fringale après !
La spermatogenèse
Les spermatozoïdes sont formés dès l’automne et s’accumulent dans les deux lobules testiculaires jusqu’à la saison de la reproduction, voire plus. Appuyer (gentiment) sur l’abdomen d’une carpe peut donc se révéler comme un moyen de sexage quelle que soit la période.
La croissance
La croissance des carpes est variable selon la variété, le sujet et son environnement.
Au bout de trois à sept jours les alevins éclosent. A 3 ans leur poids oscille autour du kilogramme. La prise de poids annuelle varie, pour un sujet adulte, en fonction du milieu. Dans la nature c’est plutôt de l’ordre d’un demi kilo par an alors qu’en pisciculture les carpes peuvent prendre plus d’un kilo par an.
Le poids maximum tourne autour de la quarantaine de kilo: 37 kg pour la carpe prise par Marcel Rouvière dans l’Yonne en 1981, 37.3 kg pour celle prise en Roumanie par Christian Baldemair en 1998. Des poissons plus lourds encore auraient été pris : 38 kg en Hongrie en 1947, 40 kg à Calcutta en 1944, 40.5 kg en Bulgarie en 1987, 44 kg au filet en Bosnie…
le système nerveux
La plupart des comportements de la carpe sont des actes réflexes élémentaires, innés, ou des tropismes. D’autres comportements sont acquis par l’expérience à force d'actes répétitifs. Le cerveau de la carpe est loin d’être sur développé et si certains parlent d’intelligence, il semblerait plutôt que les carpes réagissent par mémoire associative, aussi bien en terme de bien être ou de mal être, de positif ou de négatif.
Le système nerveux est composé du cerveau, de la moelle épinière et des nerfs.
Dans le cerveau antérieur ou télencéphale, se situent les lobes olfacto-gustatifs. Il porte la première paire de nerfs céphaliques, les nerfs olfactifs.
La section suivante est le diencéphale, siège du goût et de l’équilibre interne. Il est relié par l’hypophyse au système endocrinien.
Le cerveau moyen (ou mésencéphale) est constitué des lobes optiques reliés à la rétine et de plusieurs couches de neurones siège de la coordination.
Le cerveau postérieur est pour l’essentiel constitué du cervelet. Son rôle est principalement moteur (posture et locomotion). Il communique avec la moelle épinière.
La moelle épinière parcourt toute la longueur du corps. Elle véhicule les ordres moteurs et les informations sensorielles. C’est également le centre des réflexes.
Du cerveau et de la moelle épinière partent donc tous les nerfs.
Suivant les espèces, certains sens sont plus ou moins développés ce qui se caractérise au niveau du bulbe par des excroissances des régions sensorielles concernées. Chez les Cyprinidés, le bulbe comporte trois lobes correspondant à une sensibilité gustative très développée.
Le sens olfacto-gustatif
Les quatre barbillons de la carpe, une paire à la commissure des lèvres et une autre (plus longue) au-dessus de la bouche, sont destinés à faciliter la recherche et l’analyse des aliments. Ce sont, par analogie, des papilles gustatives. Les deux grands barbillons contiennent près de 8000 terminaisons nerveuses et les deux petits 3000. D’autres récepteurs sont situés sur les lèvres, les pores de la tête ainsi que dans la bouche et le pharynx. Enfin, deux membranes guident l’eau dans les cavités olfactives situées juste au-dessous des yeux.
La carpe baignant constamment dans les substances dissoutes transportées par l’eau peut donc ainsi en apprécier la sapidité (sucré, salé, acide et amer). Elle pourrait ainsi détecter le calcium dissout lors de la mue d’une écrevisse, elle est également sensible aux acides aminés libérés dans l’eau, au sel (180 fois plus que nous), au sucre (500 fois plus). Il est donc nullement utile, voire même déconseillé, de sur doser les additifs entrant dans les recettes de bouillettes d’une part et d’autre part de se fier à son nez pour choisir un parfum (ça sent quoi le sucre ?).
L'ouïe et l'équilibre
L’oreille est un outil stato-accoustique : c’est à dire qu’elle sert à se situer dans l’espace et à " entendre ".
La partie supérieure sert au poisson à trouver son équilibre. De l’utricule partent trois canaux semi-circulaires perpendiculaires. Les extrémités des canaux s’élargissent et forment des sortes de "contacteurs à bille ". Les billes bougent sur des cellules sensorielles qui, reliées aux nerfs et au cerveau, indiquent au poisson sa position dans l’espace.
L’ouïe est servie par la partie ventrale de l’oreille (le saccule et la lagena). Les carpes perçoivent les sons entre 20 et 6000 Hz. Leur oreille "entend " aussi les vibrations du sol retransmises par l’eau. Les carpes (mais aussi les silures) ont la particularité de disposer d’une chaîne d’osselets, formée à partir des 4 et 5 premières vertèbres (dits osselets de Weber), qui relie la vessie natatoire antérieure au labyrinthe (extrémité de l’oreille). Les ondes ainsi captées par la vessie sont retransmises amplifiées une centaine de fois à l’oreille. On comprend peut-être mieux ainsi l’impact du clonck sur un silure ou celui d’une portière qui claque, sur un troupeau de carpe !
La carpe perçoit aussi via sa ligne latérale et sa vessie natatoire les variations de pression infimes. Les neuromastes de la ligne latérale participent à la perception des ondes et des moindres mouvements d ’eau. La carpe dispose en quelque sorte d’un "radar" très performant qui lui permet de ressentir son environnement, donc de s’y positionner. Elle peut par conséquent trouver son chemin dans le noir le plus obscure, voire sa pitance pour peu que celle-ci soit en mouvement.
Elle semble également sensible aux variations de la pression atmosphérique. Les chutes de pression annoncent et déclenchent, été comme hivers, des phases d’alimentation. De même des hautes pressions persistantes en période hivernale peuvent annoncer des périodes de gel et déclencher l’appétit des poissons, alors qu’en été un scénario identique est signe de chaleur, d’absence de vent donc d’eau peu oxygénée et de carpes au métabolisme réduit moins portées sur la nourriture.
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La vue
Le cristallin de l’œil sert à faire converger les rayons lumineux d’un objet sur la rétine. Chez l’homme le cristallin peut se déformer pour accommoder l’image de 15cm à 60m. Chez la carpe le cristallin à la forme d’une bille indéformable. Certains auteurs ont dit la carpe myope (mauvaise vision de loin due à une image formée devant la rétine) alors qu’elle serait plutôt hypermétrope (mauvaise vision de près avec une image formée derrière la rétine). Elle pourrait en fait voir à une dizaine de mètres si l’eau était suffisamment limpide. Le cristallin sphérique qui fait saillie permet à la carpe d’avoir un champ de vision d’environ 180° par œil. Ces deux champs visuels se recoupant, elle a une vision en relief sur 20 ou 30° devant elle. Son œil est motorisé par trois paires de muscles. Lorsqu’elle regarde vers le haut elle voit dans un cône d’environ 50° de part et d’autre de la verticale.
Les cellules photosensibles de la rétine (cônes et bâtonnets) transforment ensuite les grains de lumière en influx nerveux. C’est finalement le cerveau (Tectum opticum) qui traite cette information, qui décode et construit l’image.
La forme du cristallin permet aussi de capter le maximum de lumière et si la vision des carpes semble bien adaptée aux faibles luminosités, elles n’ont cependant pas comme nous la possibilité de s’adapter à l’intensité lumineuse en jouant avec l’ouverture des pupilles. Une trop forte luminosité, ou une trop longue exposition peut fatiguer les cellules visuelles. Ceci expliquant peut-être cela, mieux vaut limiter au minimum indispensable l’usage de la lampe frontale pour faciliter la mise à l’épuisette. De même, le simple fait de cacher les yeux d’une prise limite les soubresauts dangereux sur le matelas de réception. Dans une semi-obscurité les bâtonnets, surtout sensibles à la lumière bleu-vert, sont les seuls à pouvoir fonctionner et alors qu’il devient très difficile voire impossible de différencier les couleurs, les variations de luminosité sont encore décelables.
Tout comme la lumière, les couleurs diminuent donc avec la profondeur (en fonction de la turbidité de l’eau). Ainsi le rouge faiblit vers 4 m pour devenir marron vers 7 m, le jaune devient verdâtre au-delà de 10 m et le vert vire au bleu, seule couleur qui subsiste à 60 m, c’est du moins la perception que nous en avons. Aussi, même si les carpes peuvent avoir une vision différente de la notre, la présence de cônes au niveau de leur rétine laissent à penser qu’elles peuvent voir en couleur (bleu violet, vert, rouge). Certains prétendent qu’elles verraient aussi dans l’infra rouge. Diverses expériences (faites par Hewit, Dimentman et Karas en 1972, et Yakimenko en 1975) sont venues affirmer qu’elles distinguaient bien les couleurs et leurs nuances (opposition clair foncé), et qu’elles pouvaient même les associer à un événement heureux ou malheureux.
Suivant le contexte il est donc envisageable de susciter l’extrême curiosité des carpes en proposant un appât contrastant totalement avec le fond. Pêcher selon ce principe avec une bouillette fortement colorée (jaune ou blanc), qui plus est décollée, peut s’avérer productif. A l’inverse, on peut espérer déjouer leur méfiance en proposant une bouillette à la couleur moins tapageuse (vert, marron voire carrément noir).
Quelques connaissances en sitiologie, biologie et biochimie s’avèrent nécessaires si on veut essayer de s’y retrouver dans la foultitude de recettes et d’ingrédients qui nous sont proposés. C’est du moins la démarche que je vous propose de suivre dans ce chapitre. Avant d’essayer de vous éclairer sur les principaux composants pouvant entrer dans nos bouillettes, ainsi que sur leurs effets nutritifs, je tiens à préciser que tout ce qui va suivre n’est qu’une synthèse de ce que l’on peut lire sur le sujet mais que tout n’est pas pour autant garanti " 100% pur beurre "...
Les chimistes ont montré que parmi les constituants organiques de toute vie, quatre éléments chimiques représentaient à eux seuls environ 95 % du poids sec. Ce sont le carbone (C), l’hydrogène (H), l’oxygène (O) et l’azote (N). Combinés entre eux ils donnent les protides, les lipides et les glucides. Nous allons voir comment ces corps organiques présents en quantité variée dans l’alimentation de la carpe, lui permettent d’approvisionner en énergie ses différents organes ou lui fournissent les éléments nécessaires à sa croissance et à son bon métabolisme.
Les protides sont caractérisés par la présence d’azote. Les plus connus sont les acides aminés et les protéines.
Tout protide est en fait à la base constitué d’acides aminés. Un acide aminé c’est, comme son nom l’indique, une fonction acide (-COOH) et une fonction amine (-NH2) accrochées sur une chaîne carbonée. L’existence des deux fonctions lui offre la possibilité de se comporter soit en acide, soit en base. Chaque acide aminé est caractérisé par un pH isoélectrique (pHi) qui correspond à sa neutralité. Placé dans une eau d’un pH supérieur au pHi l’acide aminé se comporte en acide, dans le cas contraire il se comporte en base. Les acides aminés sont hydrosolubles, la solubilité étant toutefois minimale lorsque le pHi est égal au pH de l’eau.
Les acides aminés se combinant deux à deux donnent les dipeptides. La réaction peut se poursuivre pour ensuite donner des polypeptides puis des protéines. Les protéines sont jusqu’à 100 000 fois plus grosses que les polypeptides :
synthèse des protéines :
acides aminés -> dipeptides -> polypeptides -> protéines
Les protéines peuvent n’être composées que d’acides aminés comme dans le cas de la lactalbumine du lait, l’ovalbumine de l’œuf, les glutélines des farines de céréales. Elles peuvent également contenir en plus certains autres composants comme le phosphore pour la caséine du lait ou le fer pour l’hémoglobine du sang.
Tableau 1: Quelques protéines et où les trouver
protéine
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source
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lactalbumine
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lait
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caséine
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lait
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ovalbumine
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œuf
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glutélines
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céréales
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hémoglobine
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sang
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Inversement, les acides aminés et polypeptides peuvent être obtenus par hydrolyse des protéines soit par l’action d’un acide à chaud sur des protéines végétales (hydrolysats de protéines végétales obtenus à partir de gluten de blé ou de maïs, ou encore de farine de soja dégraissée), soit encore par hydrolyse ou par salaison de protéines de poisson (sauce Nuoc Mam).
hydrolyse des protéines :
protéines -> polypeptides -> acides aminés
Les protéines consommées par les carpes sont le point de départ de la production de matière vivante, que ce soit dans le cadre de la cicatrisation, de la prise de poids, ou de la croissance par exemple. La première étape se situe au niveau de l’intestin et consiste en une hydrolyse des liaisons peptidiques qui donnera de petits peptides et surtout des acides aminés. Cette hydrolyse est rendue possible grâce aux enzymes pancréatiques (voir le systeme digestif). L’absorption intestinale suit : les acides aminés passent dans la muqueuse intestinale puis dans le sang à destination des différents organes via le foie.
digestion (hydrolyse enzymatique)
nourriture -> protéines -> acides aminés
croissance de la carpe (synthèse protéinique)
acides aminés -> protéines -> matière vivante
Les protides dans l’alimentation des carpes :
La carpe a des besoins en protéine quantitativement importants, quoique variables en fonction de son âge et de la saison. Les scientifiques donnent une fourchette de dix à trente grammes par jour et par kilo de poids corporel (soit 10 à 30 fois plus que l’homme !). Une carpe doit pouvoir disposer dans son alimentation de 31 à 38% de protéines. Cependant toutes ne sont pas digérées et assimilées de la même façon en fonction de leur origine. Des coefficients d’utilisation digestive (tableau 2) déterminent la digestibilité d’un aliment. L’adjonction d’acides aminés dans un aliment, nous allons le voir plus loin, peut en augmenter la valeur. Globalement, plus la composition en acides aminés d’un aliment se rapproche de la composition des tissus, plus son coefficient d’utilisation digestive est élevé, plus il est " rentable " pour l’organisme.
Tableau 2 : quelques coefficients d’utilisation digestive (CUD)
farine
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% protéine
|
CUD
|
Gluten de blé
|
80 %
|
40 %
|
Farine de blé
|
12 %
|
52 %
|
farine de maïs
|
15 %
|
61 %
|
farine de riz
|
9 %
|
64 %
|
flocons de pomme de terre
|
7 %
|
73 %
|
farine de soja gras
|
40 %
|
73 %
|
germes de blé
|
30 %
|
74 %
|
farine de viande
|
65 %
|
74 %
|
farine de poisson
|
65 %
|
76 %
|
isolat de soja
|
80 %
|
81 %
|
albumine d’œuf
|
85 %
|
94 %
|
Parmi la vingtaine d’acides aminés nécessaires à la vie, dix ne sont pas synthétisables par l’organisme (voir liste du tableau 3). La carpe doit donc les trouver dans son alimentation. Il peut sembler judicieux d’associer dans nos recettes des farines complémentaires en acides aminés pour proposer des appâts équilibrés (soja riche en lysine + céréales...). Même si cette voie peut être explorée elle reste assez théorique, car on peut difficilement faire suivre un régime nutritionnel aux carpes, hormis peut-être en pisciculture, ou dans des plans d’eau pauvres en nourriture naturelle (pH<7).
Tableau 3 : les acides aminés essentiels
Acides aminés
|
pHi
|
besoins en %
|
leucine
|
6
|
4.7
|
isoleucine
|
6.02
|
3.0
|
thréonine
|
6.16
|
4.2
|
lysine
|
9.74
|
6.0
|
arginine
|
10.76
|
4.4
|
méthionine (+cystine)
|
5.75
|
3.5
|
valine
|
5.97
|
8.2
|
phénylalanine (+tyrosine)
|
5.53
|
8.2
|
tryptophane
|
5.89
|
0.8
|
histidine
|
7.58
|
2.4
|
Retenons simplement que le bilan azoté des protéines animales (farine de poisson essentiellement depuis que celles de viande sont interdites à la vente) est meilleur que celui des protéines végétales déficitaires en lysine (céréales) ou en méthionine (légumineuses). Signalons aussi que l’œuf (8 à 10 g de protéine) s’affirme comme l’aliment offrant le meilleur équilibre et que les protéines de soja font partie des protéines végétales les moins équilibrées. On peut améliorer cet équilibre en acides aminés par l’adjonction des hydrolysats déjà cités (extraits de protéines de poisson solubles ou de foie, levures...). Il existe aussi dans le commerce des concentrés d’acides aminés qui suivant les marques s’appellent Ambio, Amino attract, Bigamino, Carpmino, Extramino, Multimino, Nutramino, etc.
En plus d'être digestes, l’INRA avance que les acides aminés ont un stimuli olfacto-gustatif leur conférant un rôle d’attractant et d’appétant : " En effet chez le poisson, ils constituent des stimuli olfactifs et gustatifs qui augmentent l’appétit et la recherche de nourriture. En leur présence les animaux sont capables d’ingérer des rations plus importantes ". Le beurre et l'argent du beurre en quelque sorte...
Les Lipides
Le beurre, les graisses, les huiles, sont des corps constitués de lipides. Les lipides résultent elles de la combinaison d’acides gras et d’alcools (glycérol ou stérols).
Les acides gras, base de tout lipide :
On appelle acides gras les acides contenant au moins 4 carbones. En fonction de la structure de leur chaîne carbonée, certains sont rectilignes, droits comme des " i ", tandis que d’autres sont d’allure bouclée, courbée.
Les premiers, sont les acides gras saturés. Lorsqu’ils sont regroupés, ils restent serrés à plat les uns contre les autres et donnent une consistance solide aux matières telles les graisses animales, les margarines ou encore le beurre. Parmi les plus connus des acides gras saturés citons les acides palmitique et stéarique.
Les seconds, les acides gras insaturés, occupent un espace plus large et ne peuvent pas se serrer les uns contre les autres. Ils sont d’autant plus fluides qu’ils sont longs et poly insaturés. Quand ils n’ont qu’une courbure, ce sont des acides gras mono insaturés (comme ceux contenus dans l’huile d’olive ou l’huile d’arachide); quand ils ont plusieurs courbures, ce sont des acides gras poly insaturés (huiles végétales et huiles de poisson). Les acides gras poly insaturés que l’organisme n’est pas capable de fabriquer sont appelés acides gras poly insaturés essentiels. On distingue, en fonction de la position des courbures évoquées, la famille des oméga 3 (acide alpha linolénique) de celle des oméga 6 (acide linoléique et gamma linolénique). Les deux participent à l’amélioration de la fluidité des membranes cellulaires. Les huiles de poissons sont particulièrement riches en acides gras poly insaturés essentiels à très longue chaînes de la famille des oméga 3 (dont EPA, avec 20 carbones et 5 courbures; et DHA avec 22 carbones et 6 courbures).
Tableau 4 : composition en acides gras des huiles
Huiles
|
acides gras
|
poly insaturés
|
mono insaturés
|
saturés
|
olive
|
10%
|
75%
|
15%
|
arachide
|
25%
|
55%
|
20%
|
colza
|
30%
|
60%
|
10%
|
maïs, soja, pépin raisin
|
60%
|
25%
|
15%
|
tournesol
|
65%
|
23%
|
12%
|
Les glycérides, combinaison de glycérol et d’acide gras :
Une molécule de glycérol possédant trois fonctions alcool peut réagir avec une, deux, voire trois molécules d’acide. On parle alors de mono glycéride, de di glycéride ou de tri glycéride (ou triacylglycérols).
La différence entre les glycérides provient donc essentiellement de l’acide qui entre dans sa composition: l’acide palmitique donne de la palmitine, l’acide stéarique donne de la stéarine et l’acide oléique donne de l’oléine.
Les glycérides se côtoient dans les corps gras: l’huile d’olive est un mélange de palmitine et d’oléine. La graisse animale contient de l’oléine et de la stéarine. Comme tous les lipides, les glycérides sont insolubles dans l’eau. Ils sont par contre solubles dans les solvants organiques.
Les stérides :
Les acides gras combinés avec les stérols donne les stérides dont l’exemple le plus connu est le cholestérol.
Les lipides complexes :
Par opposition aux lipides simples (glycérides et stérides) qui sont formés uniquement d’acides gras et d’alcools, les lipides complexes contiennent en plus du phosphore, voire de l’azote. On parle alors respectivement de phospholipides et de phospho-aminolipides. Citons la lécithine du jaune d’œuf, du pollen ou du soja, et la myéline du système nerveux. Les membranes cellulaires sont constituées d’une double couche de phospholipides qui facilitent les échanges avec l’extérieur : les éléments nutritifs et l’oxygène transportés par le sang pénètrent dans la cellule qui en contrepartie rejette ses déchets.
Les lipides dans l’alimentation des carpes :
La carpe ne peut pas synthétiser les acides gras qui entrent dans la composition des phospholipides membranaires, elle doit donc les trouver dans son alimentation. Ce sont ces acides gras poly insaturés essentiels qui assurent le bon fonctionnement des membranes cellulaires. Citons l’acide linolénique (1% de la ration) qu'on trouvera principalement dans les huiles de poisson (saumon, hareng...) et dans certaines graines (bird food) mais aussi dans les huiles de colza et de soja et l’acide linoléique (1% de la ration également).
Une carence en acides gras essentiels peut entraîner une dégénérescence hépatique.
Les acides gras poly insaturés ont un excellent taux d’assimilation lorsqu’ils sont assimilés sous forme de triglycérides ou d’acides gras libres (de 90 à 98%). Utilisés comme " carburant " les lipides apportent deux fois plus d’énergie que les protéines ou les glucides. La fraction lipidique ne doit toutefois pas excéder 7% pour les uns (un excès pouvant s’avérer néfaste pour la santé de la carpe, voire mortel), d’autres proposent une fourchette de 15 à 25% (18% pour l’INRA et IFREMER), ce qui se rapprocherait plus de la composition de la microfaune aquatique (2 à 30% de la matière sèche). En fait l’aptitude à digérer de grandes quantités de lipides n’a que peu été étudiée, si ce n’est chez le turbo et la truite (respectivement 15 et 30%).
Les glucides
Les glucides, également appelés carbohydrates ou hydrates de carbone, sont des molécules composées de carbone, d’hydrogène et d’oxygène. Elles se caractérisent par la présence de plusieurs fonctions alcool et d’une ou plusieurs fonctions aldéhyde ou cétone. Les glucides entrent pour une part importante dans la constitution chimique des êtres vivants et en particulier des végétaux. Les glucides sont divisés en deux groupes: les oses et les osides.
Les oses
Ce sont parmi les glucides ceux qui ont la plus petite chaîne carbonée. Les hexoses, par exemple, contiennent 6 carbones. Les plus connus sont le glucose contenu dans le miel et les fruits, le fructose qui comme son nom l’indique se retrouve dans les fruits et le galactose qui est obtenu comme nous le verrons plus loin par hydrolyse du lactose.
Les osides
Ce sont des glucides composés de plusieurs hexoses. Les plus simples n’en sont composés que de deux, on parle de diholosides ou de disaccharides. Les plus complexes sont appelés polyholosides.
L’hydrolyse des diholosides donne deux hexoses. Le saccharose (sucre alimentaire tiré de la betterave ou de la canne à sucre) donne du glucose et du fructose. Les mélasses, obtenues au cours de la fabrication du sucre de betterave ou de canne, bien que contenant 50% de saccharose en moins que le saccharose pur, apportent en plus des acides aminés, des vitamines et de la bétaïne. Le maltose (extrait du malt) donne quant à lui deux glucoses et le lactose (contenu dans le lait) s’hydrolyse en glucose et en galactose.
Le plus connu des polyholosides est l’amidon qui contient de quelques centaines à plus de mille molécules de glucose. Il a la particularité de n’être synthétisé que par les végétaux. Les féculents (pomme de terre, lentilles...) en sont presque exclusivement constitués.
Le glycogène est un autre exemple de polyholoside qui se trouve dans le foie, mais aussi dans les champignons et les levures. C’est une molécule 100 fois plus grosse que l’amidon.
Tableau 5 : les glucides
Hexoses
|
sources
|
glucose
|
miel, fruits
|
fructose
|
fruits
|
galactose
|
hydrolyse du lactose
|
Diholosides
|
sources
|
saccharose
|
betterave, canne à sucre
|
maltose
|
malt
|
lactose
|
lait
|
Polyholosides
|
sources
|
amidon
|
végétaux, féculents
|
glycogène
|
foie, champignons, levures
|
Les glucides dans l’alimentation
Les glucides sont rares dans le milieu aquatique et les quelques sources disponibles (chitine...) sont peu ou pas digestes. Ne les rencontrant pas dans la nature, les poissons ne présentent que peu d’aptitude à l’utilisation métabolique des sucres simples. Comparée au carassin (base 100), la carpe a une activité amylasique relative de 35. Au dessus d’un certain seuil les sucres peuvent même provoquer une certaine intolérance. Les seuls glucides susceptibles de rentrer dans la formulation d’aliments sont des glucides végétaux de structure complexe tels les amidon de céréales (blé, maïs...), de protéagineux (pois...), de tubercules. Ils doivent toutefois avoir subit un traitement hydrothermique préalable pour que leur digestibilité soit améliorée. Ainsi utilisés, les glucides peuvent concourir à l’épargne protéique.
Même si les glucides alors digérés passent dans le sang, l’utilisation métabolique peut-être faible. Le peu de rendement se constate par une hyperglycémie marquée et prolongée après un repas riche en glucide. On a longtemps cru à une absence de sécrétion d’insuline et la maladie de Sekoke de la carpe a été rapprochée du diabète insulino-dépendant. En fait des recherches récentes ont montré que la sécrétion d’insuline existait bien mais que chez les poissons l’activité des enzymes impliquées dans la glycolyse n’était que peu modulée par cette sécrétion, contrairement à ce qui se passe chez les mammifères.
Les vitamines
Les vitamines sont des substances indispensables en dose infinitésimale. Elles participent, par exemple, à l’assimilation des protéines, des graisses et des glucides lors de l’hydrolyse enzymatique. Les vitamines sont en effet très souvent les précurseurs des coenzymes indispensable à cette hydrolyse.
On distingue deux grandes familles: celles qui sont solubles dans les graisses, les vitamines liposolubles, et celles solubles dans l’eau, les vitamines hydrosolubles.
Les vitamines liposolubles
Ces vitamines se retrouvent naturellement dans les corps gras. Contrairement aux vitamines hydrosolubles, les vitamines A, D, E et K peuvent s’accumuler dans l’organisme. Aussi, ingérées en trop grande quantité (hypervitaminose), elles pourraient devenir nocives.
la vitamine A (rétinol ou axérophtol) : cette vitamine est stockée dans le foie et peut s’avérer toxique à forte dose. Elle peut être élaborée dans l’intestin de la carpe à partir de la bêta carotène aussi appelée provitamine A. La provitamine A ne présente pas en revanche de danger de surdosage. Elle se trouve dans les légumes colorés (carotte). Le Robin Red, additif réputé, en contient également beaucoup, ceci expliquant peut-être cela. Quant à la vitamine A, on la trouve dans les huiles de poisson (huile de foie de morue) et le jaune d’œuf. Cette vitamine interviendrait dans la croissance, le stockage des graisses, la protection de la peau, la vision nocturne ainsi que dans la reproduction. Elle est sensible à l’oxydation.
la vitamine D (calciférol) : prend part dans la calcification. Le rachitisme est symptomatique d’une carence en vitamine D. La vitamine D provient de la nourriture naturelle et plus particulièrement de la microfaune. On la trouve aussi dans les poissons gras, le foie et le jaune d’œuf. Cette vitamine est thermostable mais sensible à la lumière aussi convient-il de conserver les additifs et les farines dans des récipients ou emballages opaques.
la vitamine E (tocophérol) : la carence en vitamine E peut mener à une dégénérescence musculaire ou de la colonne vertébrale. Elle concoure également au métabolisme des graisses et s’affirme comme un des antioxydants les plus puissants. Son action antioxydante protège les acides gras poly insaturés, donc les membranes et les cellules. Elle est présente dans les végétaux, les germes de blé, les levures mais surtout dans les huiles d’arachide, d’olive, de maïs, de tournesol. L’huile de germe de blé est la plus riche. Elle est sensible à la chaleur et aux rayons ultraviolets.
la vitamine K (phytomenadione) : le rôle de cette vitamine est assez flou aussi bien chez les hommes que chez les poissons. Le soja, l’œuf, le foie contiennent la vitamine K.
Les vitamines hydrosolubles
Cette famille comporte les vitamines du groupe B et la vitamine C. Du fait de leur solubilité dans l’eau, ces vitamines ont tendance à s’enfuir de nos bouillettes à l’ébullition, voire avant.
Chaque vitamine de la famille B a une action qui lui est propre, mais elles agissent mieux ensemble. Les vitamines B sont essentielles dans le processus de digestion des protéines, des glucides et des lipides.
La vitamine B1 (thiamine ou aneurine) permet d’assimiler les glucides. Elle joue également un rôle dans la transmission nerveuse. On évalue le besoin à 1 mg/kg d’aliments. Chez la carpe les principaux signes de déficience sont : troubles nerveux, dépigmentation de la peau, hémorragies sous-cutanées. La vitamine B1 est photosensible et hydrosoluble. La cuisson des bouillettes en appauvrit la teneur de 40 à 80%. Cette vitamine est présente en petite quantité dans presque tous les aliments. Les légumes secs mais surtout les levures et germes de blé en sont les meilleures sources.
La vitamine B2 (riboflavine) participe au métabolisme des protéines et des lipides. Elle jouerait également un rôle dans la vision et dans la croissance. Sa carence peut entraîner une hémorragie des nageoires, une nécrose rénale ou une photophobie. Elle est thermostable mais sensible à la lumière. L’exposition à l’air libre peut faire perdre à un composant jusqu’à 85 % de sa teneur en B2. On la trouve dans les levures et germes de blé mais aussi dans le lait, le foie, la viande, les légumes verts, les œufs.
La vitamine B3 (niacine ou acide nicotinique) est aussi appelée vitamine PP. Elle intervient dans le métabolisme des glucides, protides et lipides et a avant tout un rôle de production énergétique. Un manque de vitamine B3 peut entraîner des hémorragies de la peau et des nageoires. Elle n’est que peu synthétisable à partir du tryptophane et les besoins sont évalués à 28 mg/kg d’aliment pour la carpe. On retrouve la niacine dans les levures, les légumes secs, les poissons. La niacine résiste à l’ébullition.
La vitamine B5 (acide pantothénique) interviendrait dans les phénomènes de réparation des cellules. Elle est contenue dans la plupart des aliments à des degrés divers et en grande proportion dans la levure, l’œuf, le foie... Elle résiste également à l’ébullition.
La vitamine B6 (pyridoxine) intervient dans la croissance, en agissant au niveau du métabolisme des acides aminés, mais aussi dans les échanges cellulaires et la transmission nerveuse. Sa carence entraîne des convulsions, une hyper irritabilité et une nage irrégulière. Elle est présente dans les levures, les germes de blé, le foie, le poisson, la viande et en quantité moindre dans les céréales, noix et noisettes, lait et légumes secs.
La vitamine B7 (choline) est en fait une " quasi vitamine ". Sa synthèse est possible à partir de l’éthanol amine (dérivée de la sérine) et de la méthionine (ou de bétaïne). Elle prévient la dégénérescence du foie par accumulation de triglycérides (foie gras). Les besoins sont de l’ordre d’ 1g/kg d’aliment.
La vitamine B8 (biotine ou vitamine H) intervient au niveau du métabolisme des lipides, glucides et protéines. Elle est contenue dans la plupart des aliments.
La vitamine B9 (acide folique) est essentielle dans le métabolisme des protéines mais une cuisson de quelques minutes dans l’eau bouillante en détruit 80%. Les signes de déficience observés chez certaines espèces (anémie...) n’ont toutefois pas été relevé chez la carpe. Les besoins sont en effet couverts par la synthèse de la flore intestinale. La vitamine B9 se trouve dans les levures, le germe de blé, le foie, l’œuf.
La vitamine B12 (cyanocobalamine) permet l’élaboration des globules rouges et montre des propriétés anabolisantes. Les besoins ne se chiffrant qu’en micro grammes par kilo d’aliment sont couverts par la synthèse effectuée par les micro-organismes de la flore intestinale. Presque tous les aliments d’origine animale en contiennent : foie, viande, poisson, œufs, lait...
La vitamine C (acide ascorbique) est un antioxydant, elle renforce la résistance aux infections et ralentit le processus de vieillissement. Malheureusement la vitamine C ne supporte ni la chaleur (>55°) ni la lumière et disparaît rapidement lors du stockage prolongé des aliments.
L’inositol comme la choline, est une quasi vitamine lipotrophe. La synthèse est possible, mais insuffisante dans l’intestin des carpes. Les besoins sont encore assez flous, ils sont estimés à 300 ou 400 mg/kg d’aliments.
Tableau 6: Quelques sources de vitamines
Vitamines
|
besoins de la carpe en mg par Kg
|
Où les trouve-t-on ?
|
A
|
10000 ui
|
bétacaroténoïdes, jaune d’œuf, huiles de poisson
|
D
|
2500
|
jaune d’œuf, huiles de poisson, foie
|
E
|
2
|
germes de blé, levures et huiles
|
K
|
?
|
œufs, soja, foie
|
B1
|
2
|
céréales complètes, levures
|
B2
|
10
|
levures, œufs, viande, foie
|
B3
|
30
|
levures, poissons
|
B5
|
30
|
la plupart des aliments
|
B6
|
6
|
levures, germes de blé, foie, poissons, viande
|
B8
|
1
|
la plupart des aliments
|
B9
|
2
|
levures, germes de blé, foie, œufs
|
B12
|
3
|
viande, foie, poissons, œufs
|
C
|
25
|
fruits, agrumes, persil
|
Les sels minéraux
Bien qu’ils ne soient présents qu’en quantité infime dans la matière vivante, les sels minéraux ont également un rôle fondamental au niveau métabolique et structural. Le phosphore et le calcium participent à l’élaboration de l’ossature des vertébrés et des poissons. Le fer présent dans l’hémoglobine du sang, assure le rôle de transporteur de l’oxygène indispensable à toute vie. On pourrait encore citer l’iode, le magnésium, le potassium, le zinc, et bien d’autres sels minéraux et oligo-éléments qui se trouvent souvent sous forme de trace à raison de quelques millièmes de milligramme par litre d’eau! Il semblerait que ces sels puissent être absorbés par les branchies de la carpe.
Tableau 7: minéraux ayant un rôle nutritionnel
En gras : éléments dont le besoin nutritionnel quantitatif est clairement établi chez les poissons.
Macro Minéraux
|
besoins
|
Source
|
Calcium (Ca)
|
0.3%
|
farine de poisson ou de viande
|
Phosphore (P)
|
0.65%
|
farine de poisson, caséine, levure de bière, germes de blé
|
Potassium (K)
|
|
eau
|
Magnésium (Mg)
|
0.05%
|
farine de poisson
|
Sodium (Na)
|
|
|
Chlore (Cl)
|
|
|
Soufre (S)
|
|
|
Fer (Fe)
|
150 ppm
|
farine de sang
|
Zinc (Zn)
|
25 ppm
|
|
Manganèse (Mn)
|
13 ppm
|
|
Cobalt (Co)
|
0.10 ppm
|
|
Cuivre (Cu)
|
3 ppm
|
|
Iode (I)
|
|
eau
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Sélénium (Se)
|
|
farine de poisson
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Fluor (F)
|
|
|
Nickel (Ni)
|
|
|
Vanadium (V)
|
|
|
Silicium (Si)
|
|
|
Etain (Sn)
|
|
|
Chrome (Cr)
|
|
|
Aluminium (Al)
|
|
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La bétaïne
La bétaïne est véritablement sortie de la confidentialité suite à la parution d’un article de Ken Townley dans Média Carpe en mars 1997. Son efficacité en combinaison avec les acides aminés avait pourtant été évoquée depuis bien plus longtemps. Henri Limouzin (originaire des Deux-Sèvres ;-) en parla dans la revue " la Pêche et les Poissons " dès juin… 1983.
La bétaïne est une amine obtenue par oxydation de la choline. On utilise en fait un acide conjugué (la bétaïne HCL) qui se présente sous forme de cristaux blancs ressemblant à du sucre. De par leur structure ionique, ils ont l’avantage d’être d’une grande solubilité dans l’eau (une soixantaine de grammes pour 100 g d’eau).
La méthionine et la bétaïne sont les fournisseurs du groupement méthyl qui permettent à l’organisme de synthétiser la choline. La choline est d’une importance capitale car c’est elle qui assure le transport des lipides entrant dans la composition de nombreux tissus (membrane des cellules...). Si méthionine, bétaïne ou choline viennent à manquer, les graisses s’accumulent dans le foie entraînant une dégénérescence graisseuse (ou stéatose). La bétaïne (en association avec la méthionine) est utilisée en médecine en cas d’affections du foie, d’hypercholestérolémie... En pharmacologie, elle sert aussi à synthétiser le citrate de bétaïne, médicament facilitant la digestion.
La glycine, précurseur de la bétaïne, est légèrement hypoglycémiante et peut produire une sensation de faim. Cela est-il suffisant pour expliquer son utilisation comme stimulateur d’appétit ? En tout cas, en action de pêche elle est acceptée assez rapidement par les carpes et son effet semble augmenté en association avec les acides aminés.
A titre indicatif la bétaïne est naturellement présente, en quantité variable, dans:
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les moules (particulièrement la moule à lèvre verte), mollusques (poudre d’huître) et crustacés...
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certaines plantes, dans la mélasse de betterave...
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les champignons et levures
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la laitance et les hydrolysats de poisson
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Différents auteurs recommandent d’incorporer la bétaïne HCL à la fois dans le mix et en nappage (ou trempage). Pour ma part, lorsque j’utilise la bétaïne c'est en nappage sur une single bait (une bouillette à l’hameçon sans aucun amorçage). Dans une bouteille d’eau vide, je mets des bouillettes du commerce (jusqu’au ¾ de la hauteur) auxquelles j’ajoute 20 ml d’acides aminés, 5 ml de parfum et 15 ml d’eau chaude dans lesquels j’ai préalablement dilué une cuillère à café de bétaïne… des fois ça marche pas, mais des fois ça marche... [|Eric Deboutrois]
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